one another night of being a bad boy

mikki ∞ shinie

16h52 - Déjà une heure qu’il poireautait avec Shishi dans la salle d’attente du bureau de la directrice. Une heure qu’il avait envie d’entrer et de lui demander si elle ne se foutait pas de sa gueule. Il savait qu’en étant en bas de l’échelle sociale, il était moins important, mais malgré tout, il payait l’école comme tout le monde même si elle lui coûtait un bras. Il regardait sa sœur torturer sa jupe par angoisse, il lui attrapa sa main fine dans la sienne. « Ne sois pas si nerveuse… tu vas abîmer ta jupe, et elle est neuve en plus. » « Oppa… je sens qu’elle va dire que c’est de ma faute. » « Pourquoi ça serait de ta faute ? » « Parce que c’est comme ça non ? C’est toujours la faute des pauvres… » Il fut pas mal choqué par les propos de sa sœur. Il venait alors de se rendre compte qu’elle avait vraiment grandi. Trop grandi d’ailleurs… Il ouvrit la bouche mais il fut sur le coup incapable de produire le moindre son. A la place, il eut un rire nerveux et fixait le vide complètement dépité. « On roule pas sur l’or… Je suis d’accord, j’ai pu t’offrir qu’une guitare d’occasion et aucun piano pour le moment et maman porte toujours ses robes affreuses et ses bigoudis…. Mais pour des pauvres comme tu dis, on s’en sort bien Shishi. Et on a plus de mérite que ses gosses héritiers qui ont juste à claquer des doigts pour tout avoir, parce qu’ils ont pas de vraies valeurs, nous si ! » Enfin, il disait ça… mais il s’en voulait de le dire alors qu’il faisait partit de la mafia, alors qu’il livrait des filles parfois du même âge que sa sœur à des pervers. Mais il travaillait au moins et il mettait sa dignité, ses besoins et même sa vie pour s’assurer que les filles grandissent bien, qu’elles ne manquent de rien et deviennent des femmes indépendantes et bien. Loin de tout ce qu’il pouvait être. Il lâcha finalement la main de Shi Na pour croiser ses bras plein d’exaspération. Enfin la porte s’ouvrit, la femme commença alors immédiatement à le dévisager. Ce qu’il fit en retour aussi. « Shishi, attends ici. » Il se leva et suivit la vieille bique dans son bureau avant de discuter avec elle sans ménagement durant une grosse demie heure.  Il sortit enfin avec un air d’énervement et d’agacement sur le visage, mais lorsqu’il vit Shishi, il eut un sourire pour elle afin de la rassurer. « Allez viens, il faut que je te ramène à la maison. Et puis ce soir, je travaille ! » Il l’attrapa par les épaules et sortit avec elle du bâtiment avant de la laisser monter dans la voiture. Shishi n’osait pas lui demander comment ça c’était passé, mais elle n’arrêtait pas d’y penser. « Tout va bien se passer, aie confiance en moi. Elle fera attention aux filles qui t’embêtent. « Chincha ? » Elle restait tellement septique, elle était tellement mal, pourtant elle était heureuse d’être dans un bon lycée qui lui offrait une excellent éducation. Elle savait que son frère se tuait à la tâche pour elle et Yoo Hee, mais quand même. Elle se mordait la lèvre. « Yah ! Arrête de culpabiliser veux-tu ? Tout va bien, et tout ira bien ! » « Arasseo… » Elle eut un sourire pour lui alors qu’ils entraient dans leur quartier. Comme elle pouvait le détester. Elle ne disait rien, mais vivre ici devenait une vraie plaie. Il s’arrêta un peu plus loin que l’immeuble et se gara. « Voilà princesse. » Elle l’embrassa sur la joue avant de s’en aller, il reçut presque en même temps le message de Mikki, décidemment, c’était un timing parfait ou presque.

—— Ҩ ——

2h33 - Il fixait le vide sans rien dire. Il était ailleurs, il repensait à la vieille bique avec son regard meurtrier et ses paroles assassines. « Je prends Shi Na dans notre établissement parce que tous les enfants méritent une bonne éducation, mais je ne peux empêcher la hiérarchie sociale de se faire et vous le savez parfaitement, vous devez avoir une idée de ce que ça doit être non ? J’veux dire… un homme de la rue qui arrive gagner assez d’argent pour mettre sa sœur dans notre établissement… Je ne suis pas folle vous savez. Alors avant de venir parler de valeur et de me menacer faussement, jugez votre vie et remettez-vous en cause ! » Il serrait le volant tellement fortement en y pensant que ses phalanges en devenaient blanches. Il détestait être jugé de la sorte, certes, il était loin d’être quelqu’un d’exemplaire, mais au moins, il essayait de les sortir de ça. La voix de Mikki le sortit presque brutalement de ses songes alors qu’il lui tendait une sucette au citron. Ou comment amadouer un peu plus Shinie avec son agrume favori. Il l’attrapa et s’excita sur le paquet d’emballage avant de le jeter par la fenêtre. Il mit la sucrerie dans sa grande bouche et croisa ses bras en se posant un peu plus confortablement dans le fond de son siège. Shinie hocha simplement la tête à la remarque de son meilleur ami. Rien que le fait de savoir qu’il devait encore transporter des mineurs le rendait malade. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ses sœurs, à Na Na… et ce qu’il refusait qu’on fasse à ses sœurs, il le faisait à celles des autres. Il avait l’impression que le jour de la libération n’allait jamais venir… Enfin si… Il posa une main sur son cœur. Il avait vraiment le sentiment que seul la mort allait le couper de la mafia. Il n’avait pas peur de mourir. Il avait peur de quitter les gens qui comptaient pour lui. Soupirant, il haussa un sourcil lorsque quelques coups résonnèrent sur le capot. Il laissa alors Mikki déverrouiller les portes sans même chercher à regarde l’interlocuteur. Lorsqu’il entendit alors l’homme les présenter, il soupira. « N°1, n°2 et n°3, ça ira parfaitement. Les noms sont pour les clients. » Il avait son éternel regard de tueur, comme à chaque fois qu’ils devaient effectuer une livraison. C’était important de passer pour un connard sans cœur, sinon il allait encore finir dans des embrouilles comme avec Yu Na. Hors de question de recommencer. Mais en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, il se rendit compte qu’elles devaient avoir à peine entre 14 et 16 ans… Les hommes riches le dégoûtaient profondément. Il démarra lorsqu’il vit le signal et laissa Mikki jouer au méchant. Ca le faisait légèrement sourire en y pensant. Surtout quand il l’imaginait dormir à moitié sur lui en pyjama Pikachu quand ils se partageaient le divan par flemme de rejoindre leurs lits, ou juste pour passer un peu de temps ensemble. Le trajet fut incroyablement silencieux. Shinie se concentrait sur la route, son complice sur les filles. Il fallait faire attention, rouler prudemment, n’attirer l’attention de personne. Comme c’était une voiture prêtée par le boulot, on avait juste l’impression de voir deux larbins conduire des héritières à une fête. Les apparences étaient importantes dans leur métier. Il se gara tranquillement et coupa le contact avant de regarder Mikki. « J’m’occupe de celle qui mord, fais toit plaisir avec les deux autres. » Il avait foi dans la force de son cornichon mais il savait que sa carrure impressionnait les filles qui n’osaient pas vraiment se débattre face à un géant. Il sortit rapidement et ouvrit la porte pour récupérer la jeune femme en la tenant par le bras, alors que Min Ki s’occupait des deux autres. Il ferma la voiture et prit le pas vers l’hôtel, une fois dans le hall, il se dirigea vers les escaliers. C’était mieux que de monter dans les ascenseurs, de croiser du monde, d’être louche… Il s’engouffra dans la cage et commença alors à monter les marches quand Sweet Pea tenta de lui échapper, il la rattrapa avec force en la serrant dans ses bras. « Ola ma belle, on ne part ! » Elle commençait à pleurer, à crier. Il plaça sa main sur sa bouche et comme prévu, elle le mordit, il grimaça fortement mais laissa sa main en place, la collant à son corps, avançant en la portant à moitié même si elle se débattait comme une tigresse. Il aurait presque voulu lui mettre une gifle pour la calmer mais d’une, il ne supportait pas de frapper les femmes, de deux, il ne devait pas abîmer la marchandise. « Putain de bordel de m***e…. Ça sert à rien de t’enrager, tu finiras quand même dans la chambre ! » Il avançait toujours, regardant Min ki désespéré, pas par la situation, c’était normal qu’elle se débatte, il la trouvait humaine, mais par ce qu’ils étaient en train de faire.

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mikki ∞ shinie

Qu’est-ce qu’ils étaient devenus ? Des monstres. Durant l’espace d’une seconde, Shinie voulut la lâcher, leurs dire de partir, de s’enfuir, de plus jamais se retourner ou venir à Séoul. Il était perdu. Il la tenait contre lui, il sentait le cœur affolé de la demoiselle, il sentait ses mains moites, il sentait sa trouille. Elles allaient vivre un enfer, et ce n’était qu’un début, qu’un premier soir. Ce n’était qu’un commencement pour elle alors que c’était une routine pour eux. Il avait l’impression de tenir sa sœur contre lui, elle avait la même taille que Shishi, elle devait avoir un an de moins. Comment faire ça… Un frisson s’empara de lui, frisson de dégoût qu’il put camoufler par l’énervement du moment. Il ne devait pas être faible devant elles. Mikki avait sans doute compris, mais elles ne devaient pas savoir. Ils étaient des salauds, ils devaient le rester. C’était dans leur intérêt. Il pouvait sentir les larmes de la jeune fille ruisseler sous sa paume alors que le picotement de la morsure lui tiraillait la main. Elle ne l’avait pas loupé, il le savait, mais il ne pouvait pas retirer sa main tout de suite, elle finirait sûrement par hurler pour qu’un garçon d’étage accourt rapidement. Il se contrôlait comme il pouvait, la colère, elle n’était pas dirigée contre ses pauvres filles mais contre lui-même. Mais c’était plus facile de s’en prendre à elle qu’à lui. A part se retourner une balle dans la tête, il ne pouvait pas faire grand-chose. Mikki avança finalement pour leurs faire face, plantant son regard noir dans celui de la donzelle qu Yong Shin tenait toujours fermement. Lui ? Pourquoi juste lui ? Pourquoi pas « nous » ? Il regardait Mikki surpris sur le coup même si tout se lisait seulement dans son regard et que seul son meilleur ami pouvait comprendre, mais lorsqu’il vit la manière dont Minki le fixait, il comprit alors. Il avait envie de lui grogner dessus, lui dire que c’était imprudent d’être parti sans la sienne. Avant, avant ils ne se servaient que de leurs poings mais c’était de plus en plus risqué de le faire, parce qu’avant, ils n’étaient pas vraiment connus dans le monde-là, maintenant, on savait leurs visages. C’était imprudent de se balader sans arme. Heureusement qu’il avait toujours la sienne sur lui, même s’il détestait devoir sans servir. Il lui fit un faible signe de tête pour lui faire comprendre que c’était bon, puis il attrapa son arme en laissant sa main sur la bouche de la jeune. Il déposa le canon sur la tempe de Sweet Pea devant l’air horrifié de ses amis et retira la sécurité avant de lui murmurer à l’oreille. « Tu avances gentiment, ou tout s’arrête ici. » Il pressa l’arme glacée sur sa peau, elle tremblait de peur. Finalement, il la sentit se détendre, devenir une poupée. Il baissa son bras doucement et retira sa main avec lenteur, elle était trop effrayée pour bouger à nouveau. Il fixa la morsure et sa main ensanglantée tout en soupirant avant de prendre un mouchoir en tissu qu’il avait dans sa poche et de lui donner. « Essuies ton visage, tu vas faire peur aux clients. » Elle avait du sang sur les lèvres, elle devait sûrement avoir le goût dans la bouche. Il prit une fiole d’alcool qu’il avait en poche, souvent pleine, rarement vide, et lui fit avaler une gorgée. Il valait mieux qu’elle ait un parfum de soju que de sang frais. Il garda son arme en main, le bras le long de son corps. De sa main blessée, il lui attrapa le bras. Il avait un regard noir intense. Il voulait tellement se dépêcher, les livrer, retourner à la voiture et passer du temps avec Mikki, ne plus penser à ce qu’ils faisaient. Le troisième étage s’offrit à eux. Il fixa le long couloir durant un long moment avant de se souvenir du numéro de la chambre. Il se dirigea machinalement sans même regarder les portes. Ils étaient tellement souvent venus ici qu’il les avait toutes mémorisées. Il s’arrêta à un endroit, Minki toujours à ses côtés avec les filles, puis il frappa 4 coups contre la lourde porte de bois raffiné. Un jeune homme ouvrit, sans doute un assistant, on pouvait voir dans le salon derrière les deux patrons déjà à moitié ivre qui trinquaient encore, chauds comme des lapins, sexy comme des gorets, détestables comme des parasites. Il entendit un faible « pitié » sortir de la bouche de sa prisonnière, il eut un sourire en coin avant de la regarder. « Vous êtes en retard. » Shinie observa sa montre avant de soupirer. « A peine 2 minutes 30, ça pose un soucis ? » Il laissa son arme bien en évidence, le blanc-bec face à lui secoua négativement sa tête. « Non. » Il se poussa pour les laisser entrer, Kimshim poussa Sweet Pea à l’intérieur avant de laisser Mikki déposer ses donzelles. « On sera là dans trois heures. Amusez-vous bien. Si y’a un souci. » Il li tendit une carte avec un simple numéro écrit dessus. « On sera pas loin. » La porte se ferma rapidement avant de finir verrouillée, Shin soupira faiblement avant de ranger son arme dans son étui et de regarder son meilleur ami, le sang à sa main commençait à sécher mais la douleur était encore présente, elle y avait été profondément. « On passe à une pharmacie prendre une bande et du désinfectant puis on va s’poser à un bar en attendant que le temps passe ? On pourrait rester dans l’hôtel, y’a tout ça ici je crois. » Il fixa le couloir un moment. « On a rien d’autre à faire à part les attendre, autant le faire en s’amusant un peu. » Il eut un sourire et l’attrapa par les épaules pour le tenir contre lui, repartant vers les escaliers. Ils étaient bien habillés, beaux gosses et ils avaient un peu d’argent à dépenser dans des bonnes boissons. Autant en profiter un peu. Il secouait sa main, il n'était pas du genre douillé, mais sa le lançait pas mal, il fallait l'avouer. « Les femmes sont des chiennes.... Sauf Shishi et Nana... » Il soupirait en repensant à l'altercation qu'il avait eu avec la directrice de sa soeur, laissant un grognement s'échapper.

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mikki ∞ shinie

« Tu vas arrêter de faire ta chochotte oui ? Spèce de princesse au petit pois ! » Il avait le même sourire que son Mate en guise de faux agacement. Rah les deux-là franchement, pas un pour rattraper l’autre. Il regardait de temps en temps sa main, le sang commençait à sécher, mais il avait coulé un peu partout, c’était moche à voir, elle avait eu de la force dans la mâchoire mine de rien. « Poto ingrat, moi un poto ingrat. Trou du cul va ! » Il riait mine de rien. C’était presque normal de s’insulter entre eux. Un bon moyen de dire : je t’aime sans le dire. Ils ne se l’étaient sûrement jamais dit en y pensant. Chez eux, des gestes valaient mieux que des paroles, mais parfois, Shinie se disait qu’il devrait peut-être dire les choses plus franchement, plus clairement, avant de se traiter mentalement de grand con. Changer ce qu’il était, allait mettre la puce à l’oreille des gars. Hors de question de faire ça s’il ne voulait pas les inquiéter avec ce qui se passait réellement dans sa vie. Mains dans les poches, il suivait Mikki l’air de rien, il aurait pu le suivre n’importe où en réalité tant il avait confiance en lui. Sifflotant légèrement, il haussa une épaule. « J’dois vraiment t’expliquer ? » Il leva sa main blessée pour lui montrer dans un haussement de sourcil. « Pi même, elles sont chiantes et jamais satisfaites, même au lit elles savent mentir. » Il n’avait pas tort, mais il s’évertuait surtout à avoir une vision négative des femmes pour ne pas tomber dans une idée possible de romance avec l’une d’entre elles. « Et puis, ça va bien de t’faire payer par ton meilleur pote ? Et c’est moi l’ingrat ? Crève charogne ! » Pour accompagner ses paroles, il lui fourgua un coup de pied au cul dans un sourire, avant de le voir pointer les toilettes du bras. « Classe ta pharmacie ! c’est tout c’que je vaux dans ton estime ? Me faire soigner devant des urinoirs ? Tsss saekki-ah ! » Il le suivit rapidement, regardant autour d’eux avec son air de prince dédaigneux. « Y’a rien d’autre à raconter. Elles me saoulent toutes ! Et si tu me sors : bah essaye les mecs, je te tue ! Arasseo ? » Il le fixa faussement méchamment avant de sourire en coin. « J’te raconte ça et tu fais quoi ? tu m’emmènes chez les femmes. Tortionnaire ! » Il grogna avant de le suivre en traînant des pieds. Il avait juste envie de se poser un peu et de profiter d’un moment de tranquillité, pour une qu’ils n’avaient pas à courir à plusieurs endroits en même temps. Il se posa contre un lavabo, dos aux miroirs, sans grande envie de voir sa tronche, il se savait déjà assez parfait comme ça (ou pas).

Il observait Minki fouiller les chiottes et trouver son bonheur. « On dirait que tu passes ta vie dans des endroits comme ça. » Il souriait en coin pour se moquer faussement de lui. Il le laissa lui prendre la main sans rechigner, observant le vide devant lui en soupirant faiblement. Il commençait à avoir l’habitude des blessures, mais il n’avait encore jamais eu une morsure pareille. « Non tu crois ? » Il eut un autre sourire avant de regarder ce que Mickey faisait à sa pauvre main en charpie. Il était doux comme un agneau, si doux que Shinie ne pouvait grimacer que sous l’alcool lui brûlant sa plaie, mais il n’en fit rien, il avait trop d’orgueil pour ça. Ce n’était qu’un petit bobo de plus. Une fois le pansement mis, il bougea un peu sa main pour la sentir revivre même si la douleur n’était pas agréable et lorsqu’il croisa le regard de Mikki, il le poussa sans ménagement l’envoyant valser contre la porte d’un chiotte. « Faut en plus que je dise merci ? Tsss… » Il riait doucement devant sa tronche avant de remettre sa main dans sa poche et de venir vers lui pour lui pincer une joue. « T’es un bon Min ki ! » Il lui claqua doucement la joue avant de se remettre en marche, mais il stoppa net ses pas, foutant sa main sur la bouche de son complice. « Chut. » Il tendit l’oreille tel un samouraï des près fleurissants. « T’entends ? » Il y avait de fins couinements dans l’air, comme des petits appels de détresse. Il fronça ses sourcils et s’approcha d’une fenêtre, avec sa grande taille, il avait une vue parfaite sur la ruelle, c’était celle derrière l’hôtel où il y avait les poubelles et les choses peu ragoûtantes. « Viens, j’ai un pressentiment. » Il avança vers la sortie rapidement mais en ouvrant la porte, il tomba nez à nez avec une vieille bourgeoise qui le frappa directement avec son sac à main en le traitant de violeur. Il ne put se contenir et lui offrit un regard tellement menaçant qu’elle fit mine de s’évanouir en poussant un petit cri. « Quand j’te dis qu’elles sont toutes des chieuses. » Il soupira, laissant la tragédienne à son grand acte avant de partir vers les coulisses de l’hôtel. L’endroit où seuls les employés avaient accès, il trouva alors une porte menant à la ruelle et la poussa sans ménagement, la faisant claquer sur le mur.

Les couinements avaient cessé sur le coup et la neige commençait alors à tomber, rendant la nuit encore plus glaciale. Il jeta un coup d’œil sur les alentours avant d’entendre à nouveau un petit bruit. Une sorte d’éternuement. Il tourna sa tête et vit plusieurs cartons, en les poussant, ils découvrirent alors une cage sordide avec deux petits chiots à l’intérieur. L’un deux ne respirait plus, l’autre tremblait de tout son long. « Putain les connards. » Il ne supportait pas quand quelqu’un s’en prenait à une petite chose sans défense comme ça… les enfants, les animaux, les femmes. Non franchement, c’était de la lâcheté pour lui. « Aide-moi. » Il attrapa la cage par le grillage et tira de toute ses forces, il y avait un cadenas et il risquait de tuer le chiot en utilisant son arme pour le faire sauter. La meilleure des solutions était donc d’arriver à faire sauter les clous. « Encore, on…. Y est presque. » Il leurs fallut une force de cheval, mais le bois céda, lui laissant assez de place pour récupérer la petite créature complètement mortifié de froid et de trouille. « Viens là toi. » Il la plaça dans son manteau pour lui donner un peu de chaleur, mais des pas se faisaient entendre à l’intérieur. « Viens, faut se tirer de là. » Il courut alors jusqu’à la voiture et grimpa du côté conducteur comme souvent, une fois la porte fermée et Min ki a ses côtés, il mit le chauffage en route pour la réchauffer. La sortant de sous son manteau, il eut un sourire. « Regarde c’te petite bouille. » Elle s’était avancée pour lui lécher le nez, arrachant un sourire au grand gaillard qu’il était. « T’es une pisseuse ou un gars ? » Il la tourna pour regarder entre ses pattes. « Une pisseuse, t'as pas intérêt d'être une chieuse ! » Il la tendit à Mikki, heureux de le voir lui aussi complètement gaga. « On la garde ? Ils allaient sûrement la faire à bouffer pour des connards, y’a certains clients qui raffolent de ça… on peut pas l’abandonner maintenant. » Il n’avait pas envie de la remettre à la rue et puis, ils étaient pauvres, y’avait pas des masses de place à la baraque et le chien allait grandir, mais c’était cool d’avoir un clébard à la maison. Ils n’avaient jamais eu l’occasion d’en avoir un en plus. Shinie la caressa à nouveau. « Comment on peut vouloir manger un truc si adorable… » Il pensait à l’autre déjà mort… il s’en voulait presque de pas avoir pu le sauver à temps.

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