I know, your name is Kang Ji Na Comment ? Vous me connaissez déjà ? Ah oui, il est possible que vous m’ayez vu travailler à la Velvet Dust Magazine ou bien que vous ayez entendu mon nom quelque part. J’ai envie de vous répondre que ce n’est pas étonnant. Détrompez-vous, je ne suis pas une célébrité. Je suis juste une styliste qui a été diplômée de l’University of the Arts à Londres l’année précédente et je travaille à la VDM depuis que je suis revenue au pays. Même si je ne porte pas le nom de Christian Dior, les connaisseurs murmurent déjà mon nom car ils ont vu mes exploits durant mes années universitaires.

Let’s have a look at your past On dit souvent que c’est l’histoire d’une personne qui la rend intéressante or j’ai mené une vie plutôt banale et il n’y a pas rien de vraiment excitant ou dramatique à raconter. Si je commence à révéler comment je suis venue au monde et comment j’ai vécu jusqu’à maintenant, vous allez vous endormir tellement que ma vie est ennuyante. Seul mon caractère que j’ai forgé avec l’âge fait mon charme. Je vais donc vous épargner les détails. Et puis, cela ne vous regarde pas vraiment enfaite. Néanmoins, je vous avoue que je ne suis pas originaire de Séoul. J’ai grandi et étudié à Ulsan avant de m’y installer pour des raisons économiques : mes parents y ont trouvé du travail. Je n’avais de choix que de les suivre.

I heard you left your family quite a long time ago, why ? Je viens d’une famille nombreuse et à une époque mon père s’était retrouvé au chômage. Seule ma mère travaillait. Or, elle était juste une marchande de fleurs et avec son revenu, il était impossible de nourrir toute la famille et financer les études de tout le monde à long terme. Étant l’ainé, j’ai décidé de travailler pendant le lycée puis j’ai quitté la famille une fois à l’université afin d’être indépendante et d’enlever une charge à mes parents.

Why do you like arts ? Pour le savoir, il faut remonter à l’âge d’adolescence. Vous savez l’âge bête, personne ne s’y échappe. A cet âge, on est tous à la recherche d’adrénaline. Et moi, je voulais faire quelque chose qui allait laisser une marque de mon passage. Ainsi, je l’ai trouvé dans les activités de la rue : la danse hip-hop puis le street art. C’est à l’âge de 14 ans que j’ai fait mon premier graffiti sur les murs de la ville. Pas très futée, la police m’a arrêtée. Et je vous laisse imaginer le mauvais quart d’heure que j’ai passé une fois que mes parents sont venus au commissariat. Malgré les nombreuses punitions que j’ai reçues dû à mes activités, j’ai continué à dessiner. L’art faisait dorénavant partie intégrante de ma vie. Et dire qu’aujourd’hui je n’ai toujours pas arrêté… mais chut, ils ne savent pas.

Your interest used to be street art why a change into fashion design ? Je ne sais pas trop, mais je pense que c’est venu du jour au lendemain. Me connaissant, j’avais besoin de nouveauté dans ma vie. Je suis toujours à la recherche d’une nouvelle activité qui fera vibrer mon cœur. C’est seulement à la fin de mon lycée, où j’ai fini par m’intéresser au stylisme et à la photographie. C’est vrai que c’est un peu tard. Et dire qu’il y a des gens qui sont passionnés depuis le collège, ou pire, depuis la primaire. Non moi à l’époque, je jouais dehors à la marelle ou au pog ! Néanmoins, cela ne veut pas dire que je n’étais pas aussi passionnée que les autres. Non tout au contraire ! J’étais totalement ensorcelée par la photographie et le stylisme. A ce moment-là, je me disais : « voilà c’est ce que je pourrai faire toute ma vie ». Pas besoin de vous dire lequel j’ai choisi pour ma carrière professionnelle. Vous le savez.

How can you describe your collections in a whole ? A vrai dire le style de mes collections reflète mes humeurs, mes expériences vécus et ma personnalité. Je ne suis pas le genre de styliste qui fait du prêt-à-porter : c’est-à-dire les vêtements de tous les jours. Mes créations, soit on les aime, soit on les aime pas. Elles sont faites pour des personnes qui osent s’affirmer, se démarquer et qui n’ont pas peur du regard des autres. Vous pouvez donc en déduire que je suis quelqu'un d'anticonformiste qui n'a pas peur de choquer, de ne pas plaire par son attitude et ses opinions, de s'opposer à la majorité et à son milieu.

What about photography ? Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas arrêté d’en faire malgré mon travail actuel. J'en fais mais en dehors du travail. Je suis toujours autant accro et je fais des photos de tous les types : sportifs, portrait, paysage et vie sauvage. Je ne m’intéresse juste pas à la photographie professionnelle avec les mannequins. Sinon, parfois, je me dis que j’ai envie de tout quitter pour ouvrir ma boutique et ma galerie où j’exposerai mes photos. Et puis c’est moi tout craché. Prête à tout lâcher du jour au lendemain pour de nouvelles aventures. Je suis quelqu’un de libre et rebelle. Je n’ai jamais aimé recevoir des ordres. Mais malgré tout la VDM m’a engagé. ILS SONT FOUS ! Mais j’aime les fous, alors je leur suis fidèle. Pour l’instant.