ici, ton histoire sous forme de chronologie, d'anecdotes, de récit, de journal ou autre ; 300 mots minimum.

le premier chapitre de ma vie s'intitule ; "le misérable bonheur" je ne sais pas comment l'appeler autrement avec le recul, parce que j'étais réellement heureuse à cette époque là. j'étais la fille unique d'une famille qui ne roulait pas sur l'or mais qui n'avait pas atteint le fond du fond au point de se retrouver à la rue du jour au lendemain. j'étais naïve, bordel, j'étais terriblement naïve à l'époque ; je défendais mon père quoi qu'il puisse se passait ; s'il coulait, j'étais prête à couler aussi. mon père était un escroc, spécialisé dans le vol des voitures et doué pour mentir qui plus est. je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec les relations mère-fille mais à un moment où à un autre, les choses se sont figées et n'ont jamais fondue entre nous, ce qui ne donnait pas quelque chose de très positif ; nous avions et nous avons toujours l'art de se disputer pour discuter et se perdre pour de bon. je suis souvent passée pour la fille de l'escroc parce que parfois, il ne passait pas inaperçu. mais je suis née dans une famille où la honte était d'un trop grand luxe alors je ne me laissais pas facilement abattre. mon paternel m'a enseigné son art très jeune, ou plutôt, je l'ai beaucoup observé et j'ai beaucoup appris. à sept ans je savais ouvrir une voiture sans les clés, désactiver une alarme à douze ans, traficoter les fils d'une bagnole histoire de la faire démarrer et puis conduire à quatorze ans. clairement, j'aurais très bien pu devenir comme lui. de plus, je n'étais pas une élève si absorbée par les cours, pour ne pas dire pas du tout. on m'avait cependant dit que j'étais douée mais que je n'y mettais  pas beaucoup d’efforts. sur le point des efforts, je suis absolument d'accord. clairement, à mes yeux à cette époque là, tout ce qui comptait c'était ce petit trafique avec mon paternel. le reste était si insignifiant...


mais j'ai rapidement grandi en réalité. l'âge con a su laisser sa place, même si ça a prit pas mal de temps. à l'âge de seize ans, j'ai vu mon père se faire arrêter, ce chapitre de ma vie s'intitule "les séparations". c'est bête mais j'aurais voulu qu'il dise que j'étais avec lui, que j'avais joué un rôle majeur dans cette embrouille. mais non, il a tout prit pour lui en décidant de me laisser à l'écart et ça a été difficile. je crois que c'est comme ça que j'ai commencé à avoir peur des gens qui partent. je me suis sentie tellement vide à l'intérieur et je ne savais plus quoi faire. clairement, j'étais perdue. j'aurais voulu qu'il dise que j'étais avec lui, qu'on se retrouve tous les deux dans la merde au lieu de me retrouver sur la touche à le regarder partir. parce que c'était le seul point sur lequel je pouvais me reposer, c'était le seul, vraiment. j'étais sur le point de foutre ma vie en l'air sans lui, emprunter la même voix mais durant cette même période le chapitre des séparations s'est fermé pour laisser place à celui d'une probable "deuxième chance". je ne savais pas ce qu'il me tombait dessus jusqu'à ce que ça arrive vraiment... bon, il est probable que cela vous semble un peu irréaliste, j'ai eu la même impression au départ pour être honnête. un homme m'a dit aussi simplement que ça que c'était moi qu'il voulait, pour son agence de mannequin. il m'a montré sa carte en me disant que ce serait bien que je passe et qu'il n'y avait absolument aucune arnaque. ça a été un petit choc pour moi, mannequin, mannequin ? j'était un peu tom boy à l'époque, je portais toujours des jupes certes mais, je n'étais pas très coquette. le lendemain, je suis alors passée en séchant mon cours de sciences pour vérifier au départ. quand je suis allée à l'adresse indiqué, j'ai vraiment eu du mal à y croire, encore moins quand je l'ai vu confortablement assis dans son fauteuil. refuser l'offre aurait été stupide, et malgré le fait que la "perte" de mon père m'air légèrement fait perdre l'esprit, je n'étais pas aussi stupide pour ça, alors j'ai accepté.

j'ai accepté et je suis passée à un autre chapitre intitulé "le monde des requins". je savais bien que les choses allaient être difficiles. au départ, on enlève juste un peu de ceci, juste un peu de cela. mais quand on devient l'égerie du velvet, on ne peut pas se permettre de se la couler douce alors j'ai restreint la quantité de nourriture dans mon assiette, augmenté les doses de café, de cigarette et puis ensuite j'ai touché à la drogue. non, en réalité, j'ai mis la main dedans et je ne suis pas prête d'en sortir tout de suite parce que j'ai l'impression d'avoir le contrôle. certains mannequins ont étés malade de voir qu'une femme qui portait aussi peu d'intêret pour la mode est devenue l'égerie du velvet alors qu'ils travaillaient si dur depuis tellement tellement longtemps. alors la pression a été constante pour moi, la pression est toujours constante enfaite. je me dis que je suis arrivé tellement haut et que je peux descendre tellement bas en un claquement de doigts, une imperfection. je dois être parfaite pour lui sinon, je suis finie... ça semble négatif ? trop stressant ? dur ? dans ce monde de requins, la vie est toutes fois meilleure qu'elle ne l'était avant. stressante, certes, mais confortable. j'ai peur de trop m'y habituer car ma vie ressemble pour moi à un château de carte. elle semble si fragile, si incertaine enfaite, que l'erreur n'est pas quelque chose d'acceptable. je suis toujours dans ce chapitre de ma vie. je ne sais pas quand j'en sortirai mais je n'ai pas vraiment envie de passer à autre chose non plus car l'inconnu, ça me fait peur...